“! في الستين من العمر ، نحن بالكاد بلغنا الثلثين من عمرنا ، لذا ينبغي ألا ندفن أنفسنا ! ينبغي العيش !"
“ À 60 ans, nous avons à peine les deux tiers de notre âge, alors nous ne devrions pas nous enterrer ! Tu devrais vivre !"
- Tahar ben Jelloun
 |
SEPTEMBRE 25, 2017 Square Montsouris, PARIS 14 CANON EOS 1300D
"Vous voulez me prendre en photo ? Mais je suis vieux, je ne suis pas beau! Vous, vous êtes encore belles et jeunes."
Il y a des clichés dont on est fier. Des clichés qui nous fascinent, des clichés qui nous ressemblent. Ces photos qu'on n'avait pas tout à fait planifiées et qu'on ne fait pas semblant d'aimer, juste pour faire "comme les autres". À travers cette photographie, qui ne montre rien d'autre qu'un homme, qui comme nous tous est proie à des doutes, des peurs, des hésitations, je rends hommage à cet homme, un inconnu, qui m'a prouvé que la beauté n'est pas toujours là où on l'attend. Que la simplicité de l'humain est ce qui nous lie instantanément les uns aux autres et ce qui nous donne envie de voir au-delà de l'apparence qu'on peut avoir. Ce n'est pas un simple éloge de la sagesse, mais plutôt l'histoire d'une rencontre authentique, comme on aime. Un rendez-vous inattendu enrichissant. Un face à face qui remet en perspective la manière dont on se perçoit, la manière dont on voit le monde.
Que répondre quand un homme âgé vous dissuade de le prendre en photo tout simplement parce qu'il est "vieux" ?
Il faut répondre en immortalisant l'instant, en figeant le temps et toutes les émotions qui vont avec ce moment. Je l'ai fait, pour moi et pour lui. Pour que sa beauté, car la beauté est partout, reste intemporelle, et que le temps ne la fasse jamais fuir. "Monsieur, mais qu'est-ce que vous racontez vous êtes beau ! Vous êtes encore tout jeune !". Il faut savoir regarder ceux qu'on ne veut plus regarder et qui par conséquent se persuadent qu'ils n'ont plus le droit d'être regardés. Il faut les regarder pour leur montrer que le beau n'a pas de monopole, n'a pas de limites, n'a pas de frontières préétablies. La beauté d'un homme ou d'une femme commence là où ce qu'il a d'humain prend forme.
C'est donc à toi que j'écris, toi que je ne reverrai sûrement jamais mais qui m'a donné tant à comprendre, mais aussi à vous, vous qui devez ouvrir votre regard sur ce qui n'est plus censé mériter ne serait-ce qu'un coup d'oeil.
Moïsette Loubelo |
Commentaires
Enregistrer un commentaire
leave a comment below