THE ICONIC ERAS: le sens dans le passé

"Regarder en arrière pour trouver son propre sens, un sens à son présent."

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2018. À l'heure où les 60s, 70s, 80s et 90s sont devenus cultes, les /aficionados/ de la génération X expriment une volonté d'identification à un /mood/, un état d'esprit à travers différents modes d'expression - musique, mode, danse... Cette envie de faire partie, même en apparence, à une époque iconique témoigne de la faiblesse d'une ère qui peine à être véritablement marquante, à tous points de vue, qui manque d'idéaux, d'imagination, de pertinence.

Le passé suscite plus d'émotions positives que le présent, ou le futur, et les perles rares qui dévouent leur art et/ou leur personne à créer de manière authentique et saisissante ne durent pas, ou que trop peu.

Comment la nouvelle génération répond-elle à cette crise de sens ? 

Vivre à travers le /vintage/, simple mode ou mode de pensée et d'expression significatif ?

Aujourd'hui, c'est particulièrement à travers le style que ce phénomène s'observe.
On dit que la mode est "un éternel recommencement", en la cantonnant à un simple recyclage marketing et tendanciel. L'ancien, le rétro, c'est uniquement ce qui se vend très bien, ce que les jeunes consomment par "effet de mode" et par conformisme. À travers le rétro, en faisant semblant de n'accorder que peu d'importance à ce qu'ils portent, le tout est d'avoir le style le plus fou, de se démarquer, de feindre la différence dans un monde d'indifférenciation constante: emprunter dans le passé pour sortir du lot aujourd'hui.  

La mode, en tant qu'oeuvre d'art, est un coin de création vu à travers un tempérament 

Voir la mode de cette manière, c'est pourtant occulter le fait qu'elle est, comme un art, "un coin de création vu à travers un 
tempèra-ment" (Émile Zola). 





















Les vêtements et leur association est souvent un réel moyen d'exprimer son identité, ce qu'on est et parfois ce en quoi on croit. 

"Born in the wrong era/decade/generation..."

Qu'on le considère de l'une ou de l'autre manière, le retour à ces ères mythiques, souvent accompagné du sentiment d'être né à la mauvaise époque, est manifeste d'un phénomène plus profond et expressif.

Que faire de ceux qui se sentent contraints de revendiquer le fait qu'ils viennent des 90s, qu'ils ne se sentent pas à leur place ?

On peut voir ça comme une volonté d'affirmer une identité plus significative et authentique qu'aujourd'hui. 
La mode, la musique, l'art en général semblaient raconter plus d'histoires qu'aujourd'hui, où les pratiques artistiques et les créations sont vues comme plates, floues, basiques, indifférenciées et indifférenciables, peu authentiques, dans un système de créations continues qui ne durent pas, de modes qui passent plus vite les unes que les autres, dans lesquelles on ne se reconnait pas ou partiellement, auxquelles on ne s'identifie pas, avec lesquelles on n'est pas en phase. C'est le style vestimentaire, le style de musique, le style de danse de tout le monde, le style d'un mois, d'une année, un style qui n'a pas de réelle signification à part sa portée commerciale et de consommation. Un style jamais intemporel.

On peut alors se demander ce qu'il y avait de plus, avant, au-delà d'une nostalgie idéalisante.




Ce à quoi les /millenials/ semblent se raccrocher, au-delà de simples codes artistiques "tendances", c'est à un état d'esprit particulier, à une ère de création particulière, de mouvements, d'idées. Une période de "rêves".

Déjouer le temps

Qu'on parle des années 60 ou des années 90, on fait référence à des années marquantes et mythiques, significatives car caractérisées par une histoire, souvent idéalisées car vues à travers l'oeil du présent, faites de ruptures, de contestations, de changements, de création, de contre-cultures (révolutions sociales, morales, artistiques, culturelles). 

Qu'il s'agisse du style ou d'un autre moyen d'expression, c'est tout d'abord révélateur d'un état d'esprit qui a lui-même une histoire, qui se partage encore aujourd'hui et qu'on essaie de faire revivre. 

On cherche à déjouer la temporalité, en tirant ce qui est ancré dans l'histoire vers soi pour s'y raccrocher et s'identifier à une époque, une génération lié à un état d'esprit, un style de pensée particulier, marquant ; 

 


et surtout, qui a plus de sens.

On ressent le besoin de regarder vers le passé, d'y prendre ce qu'on peut car le présent ne veut rien dire, pour récupérer des bouts de sens et recomposer son présent, recomposer l'art, la mode, le style... Récupérer ce qu'il y avait de magique pour lui donner un éclat    nouveau. 

À nous de diffuser une énergie créatrice et salvatrice

Notre génération est donc poussée à trouver du vrai et de la fraîcheur dans le passé, pour rejeter ou combler les manquements du présent, cette absence de repères idéologiques, créatifs. 
Cette même génération baigne dans le sentiment qu'elle vit dans une époque confuse, qui n'a pas de messages tangibles à transmettre, si ce n'est de vivre la vie d'un autre, de ne pas devenir soi-même car être soi effraie. Une époque où l'on n'a pas le courage de la différence, d'avoir et d'être une voi(x)e pour les jeunes d'aujourd'hui et de demain, de lui donner une consistence et de diffuser une énergie créatrice et salvatrice. 

                      

Car il s'agit de guérir, de panser et de combler ces manquements. Nous nous devons d'être une génération qui se fait elle-même sentir puissante, dans le sens d' /empowerment/, qui pousse chacun à faire de grandes choses, à créer et à se sentir puissant à son tour, dans le temps présent et pour le futur.



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